L’UCBL, l’un des 13 membres du consortium de SHAPE-Med et établissement porteur du projet, verra sa gouvernance modifiée le 23 janvier 2025. Frédéric Fleury, l’ancien président, a quitté ses fonctions officiellement le 30 novembre 2024 après deux mandats et 8 années de présidence. Nous l’avons rencontré pour échanger sur le projet SHAPE-Med.
Le sens de mon mandat depuis l’IDEX, puis à travers les programmes ExcellencES, a toujours été de faire travailler les scientifiques autour de programmes communs, et de les amener au meilleur niveau international.
Tout n’a pas été possible, il y a eu des échecs, mais SHAPE-Med est probablement l’une des plus belles réalisations de mon mandat, tant dans le dimensionnement du projet, la collaboration entre les différents établissements que dans les relations avec le monde socio-économique et les collectivités. Demain, il faudra aller au-delà de ces premières actions pour se développer et avoir encore plus d’ambition.
SHAPE-Med prend racine dans la réflexion qui a été menée par le site Lyon St-Etienne pour faire travailler les forces scientifiques locales sur des enjeux sociétaux majeurs, dans une dimension transformante et structurante. Tout cela a été impulsé par les programmes d’excellence Avenir et Idex et s’est matérialisé par le projet Lynx dans un premier temps puis par le projet SHAPE-Med du PIA4 ExcellencES de France 2030.
Notre ambition est d’intégrer une approche holistique pour la recherche et la formation en santé qui soit en phase avec les stratégies nationale et européenne. Cette approche est partagée par d’autres projets orientés « One Health » tels que l’EUR EID@Lyon ou l’IHU Everest.
Aujourd’hui, les questions de santé sont au cœur des enjeux du site. Nous avons su nous appuyer sur un noyau solide de scientifiques, garants de la qualité des initiatives mises en œuvre, sous la direction de Jean-Yves Blay, porteur scientifique de SHAPE-Med, et de l’équipe du Bureau composée de Julie Haesebaert, Marie Préau et Fabrice Vavre. Cette équipe de pilotage est soutenue par une vaste communauté scientifique de haut niveau, incluant les acteurs des groupes d’animation des cinq premiers axes thématiques de SHAPE-Med.
Nous pouvons être fiers de l’acronyme SHAPE-Med, qui s’est imposé comme une véritable signature de site en moins de deux ans.
Ce poster scientifique a été présenté à l’occasion de l’inauguration de l’Académie de l’OMS le 17/12/2024
Les ateliers thématiques ont favorisé une interconnaissance et une réflexion approfondie et permis l’émergence de projets qui n’auraient peut-être jamais vu le jour en raison de leur caractère pluridisciplinaire. Les appels à projets (AAP) ont ensuite concrétisé ces initiatives en structurant les équipes formées lors des ateliers pour en faire de véritables mini-consortia de recherche.
Les problématiques soulevées au cours des ateliers ont également jeté les bases pour concevoir une nouvelle offre de formation axée sur cette approche globale de la santé. Et d’une certaine manière, elles ont contribué à mobiliser les ressources du site pour formaliser les besoins spécifiques en matière de formation.
Ce qui fait la particularité de ce projet, c’est son pilotage atypique : constitué de chefs d’établissements et d’un Bureau opérationnel. Il n’y a pas de réunion entre les chefs d’établissement en dehors de ces réunions et de ce travail en commun entre les organes décisionnels et opérationnels. C’est d’une efficacité redoutable !
Ce pilotage resserré nous permet de bien intégrer SHAPE-Med dans nos réflexions, dans nos stratégies d’établissement et de prendre des décisions rapidement grâce à des réunions régulières et suivies. Le projet est clairement identifié par les directeurs d’établissements qui composent le Directoire mais aussi auprès des partenaires. Les partenaires, sont ensuite informés de ce qui a été validé par le Directoire, c’est toute une chaîne de confiance qui fait que ce projet-là fonctionne avec fluidité.
Pour l’anecdote, lorsque la ministre (Sylvie RETAILLEAU) est venue à Lyon pour le lancement de la stratégie nationale sur l’approche de la santé globale, elle m’a tout de suite interpellé pour me parler de SHAPE-Med. En termes d’image, cela montre que SHAPE-Med a trouvé sa place.
C’est un endroit où l’on arrive à faire discuter les différents acteurs de notre écosystème sur des problématiques scientifiques et uniquement scientifiques ! Une oasis où l’on parle de science et pas de politique.
Quand on y pense avec 3 millions d’euros par an (ce n’est pas énorme), on fait quelque chose d’assez exceptionnel, qui permet de satisfaire les communautés. Parce qu’au final, quand on regarde le ratio des projets déposés par rapport aux projets européens, on voit que c’est quelque chose de très comptable. On vise l’excellence et on contente aussi beaucoup de porteurs, avec cette formule on embarque tout le monde. Avec un budget « modeste », on arrive à avoir des projets qui avancent merveilleusement bien.
Avoir pu faire émerger des projets de recherche et un travail collaboratif entre équipes de recherche qui ne se connaissaient pas, alors même qu’elles travaillent toutes sur le site de Lyon St Etienne, est un beau succès de SHAPE-Med. Réussir à inclure tous les établissements du site, les hôpitaux et demain toutes les parties prenantes du monde socio-économique en est un également.
L’ambition de SHAPE-Med est de modeler
la médecine de demain !
Comme évoqué précédemment, SHAPE-Med aurait existé différemment, peut-être de façon plus fragile, sans le soutien du programme ExcellencES, mais il serait né. Étant lauréat d’un prestigieux AAP du gouvernement, sa pérennité et son autonomie est évidemment un objectif. Pour ce faire, il faudra le faire évoluer pour qu’il soit un élément de la stratégie de site.
Le succès de SHAPE-Med passera à un moment ou à un autre par un fort engagement des établissements partenaires, notamment sur l’aspect financier. Je compte aussi sur une acculturation des jeunes chercheurs financés par SHAPE-Med pour poursuivre cette dynamique et porter le projet au-delà du programme.
L’ambition est de renforcer cette reconnaissance internationale par la création d’un Academic Health Center, qui permettra d’organiser les partenariats entre tous les acteurs, qu’ils soient académiques, privés ou collectivités, dont les grandes lignes ont déjà été imaginées.