La médecine est actuellement confrontée au défi du passage d’une médecine plus curative à une médecine plus globale correspondant à la définition de la santé telle que la promeut l’OMS. Le développement de la médecine 5P (personnalisée, préventive, prédictive, participative et basée sur les preuves), avec la mise en œuvre rapide de nouvelles technologies en imagerie, séquençage et suivi individuel notamment, s’accompagne d’une augmentation considérable de la qualité et de la quantité d’informations disponibles sur et pour les patients, ouvrant de nouvelles opportunités pour mieux comprendre les différences inter-individuelles.
D’un autre côté, l’approche One Health souligne la nécessité de considérer l’être humain dans son environnement : les santés, humaine, animale et environnementale, doivent être considérées conjointement et cela afin de promouvoir le bien-être et de prévenir l’émergence de nouvelles maladies. La convergence de la médecine 5P et de l’approche One Health s’inscrit nécessairement dans le cadre d’une approche holistique, de la médecine personnalisée aux sciences de l’environnement et des sociétés, afin de replacer les individus comme ‘acteurs’ de leur contexte.
Construire un écosystème de recherche répondant à la diversité des questions de santé à travers cette vision transdisciplinaire. Avec un fort continuum université-hôpital, une diversité unique de disciplines sur les questions de santé, une solide interface ingénierie, sciences numériques, sciences de l’environnement et sciences humaines et sociales, et un secteur privé structuré, Lyon est un lieu idéal pour relever ce défi. Nous nous appuierons sur 4 programmes démonstrateurs construits sur les forces scientifiques de Lyon.
La stratégie de recherche se fonde sur un programme transversal qui abordera la question des « territoires de santé » et offrira un cadre global aux trois autres programmes démonstrateurs axés sur des questions transdisciplinaires développant la médecine personnalisée, en oncologie, infectiologie et dans les domaines vastes du handicap. En analysant les façons dont l’environnement (écosystémique, social, culturel…) affecte le bien-être et la santé, nous chercherons à mieux appréhender les interactions entre les individus et leurs contextes sociaux et de vie ainsi que les facteurs clés qui favorisent, synergisent ou empêchent l’accès à une bonne santé.
Rassemblant des expertises sur les socio-environnements, la santé publique, la santé humaine et vétérinaire, la qualité de vie, les soins et les traitements, les programmes permettront de co-construire des liens plus étroits entre l’environnement, les groupes sociaux et la santé individuelle (génotype, phénotypes moléculaires, cellulaires et individuels, territoires…). Ils permettront de développer des approches globales pour faire mieux appréhender les processus en jeu, mieux prédire et intervenir et ainsi développer des approches innovantes dans la gestion des populations et des individus en matière de prévention, de diagnostic et de traitement pour les humains, les animaux et tous les organismes vivants.
Nous nous appuierons sur une variété de disciplines, comme la médecine, les sciences vétérinaires, la biologie, l’écologie, les sciences de l’environnement et les sciences humaines, ainsi que sur les disciplines de soutien que sont l’ingénierie et les sciences numériques, et sur notre capacité à transformer la façon dont les chercheurs travaillent ensemble au-delà des disciplines et des frontières institutionnelles.
L’Institut mettra en place une réflexion épistémologique et éthique sur le contexte de production de la diversité de ces connaissances, ainsi que sur les conséquences pour les personnes concernées et les enjeux associés aux fondements même des approches transdisciplinaires.